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Tactique

Gérard Solvès - Publié le 21/03/2012

Gérer les points forts et les points faibles en match

Chapô: 

Bien gérer les points forts et les points faibles en situation de match se révèle décisif pour l’emporter. Gérard Solvès, ex-105ème joueur mondial, nous livre ses clés tactiques pour être performant.

La volée : un coup efficace mais pourtant très peu utilisé dans le tennis féminin - © Tennisleader
La volée : un coup efficace mais pourtant très peu utilisé dans le tennis féminin - © Tennisleader

Qu'est-ce qu'un point fort? Pour moi, c'est un coup qui marque. Il ne s'agit pas forcément de frapper fort, d'être impressionnant ou d'être beau. Un point fort, et donc un coup fort, est synonyme d'efficacité. Pour pouvoir atteindre un niveau supérieur il faut s'appuyer sur ses points forts. Plus les joueurs progressent, plus ils peuvent par la suite s'appuyer sur les points faibles de l'adversaire. La priorité au niveau des points forts est donc de les connaître et de les utiliser dans les moments de stress. S'ils peuvent coïncider avec les points faibles de l'adversaire, c'est gagné.

Vous pourrez être confronté à une multitude de cas de figures. J'ai identifié par exemple que mon adversaire n'aime pas jouer les balles basses, est-ce que moi je suis capable de faire des slices ? Si oui, j'ai des chances de m'imposer facilement. Au contraire si l'adversaire n'aime pas faire un passing de revers, monter sur son revers semble tentant à première vue mais si je ne sais pas faire une volée, ce n'est pas forcément intéressant. Dans le cas où un joueur débute son match par quelques échecs dans la réalisation d'un coup fort qu'il maitrise d'habitude, il a le choix entre insister parce qu'il a confiance, en espérant que ça tourne et s'adapter, si c'est l'adversaire qui l'empêche de le réaliser parfaitement.

En général on sait ce qu'on aime faire sur le court, mais il y a des joueurs qui ne connaissent pas leurs points forts. C'est donc important de les déterminer avant, à l'entrainement et lors des précédents matchs. Concernant les faiblesses de l'adversaire, si on ne l'a jamais joué ou vu jouer auparavant, on peut utiliser la phase d'échauffement pour les identifier.

Pour ce faire, il y a quelques petites astuces. Quand la balle arrive sur lui, un joueur naturellement va se décaler pour la frapper en coup droit. S'il se décale pour la frapper en revers, c'est logiquement qu'il se sent vraiment mieux côté revers. On peut également prendre en compte les prises: quelqu'un qui a une prise très ouverte en coup droit aura peut-être du mal à mettre du lift ou à frapper les balles un petit peu hautes au dessus de l'épaule ou les balles basses. C'est un avantage de repérer ça. L'observation peut se poursuivre ensuite en début de match.

A l'opposé il ne faut pas conclure à la va-vite sur le point fort d'un adversaire, puisqu'il a pu avoir de la chance sur un coup. C'est particulièrement vrai chez les jeunes: un ado va monter à la volée, être contré par un super passing et ne plus monter du match en pensant qu'il serait pris à chaque fois. C'est pareil avec un coup droit gagnant qui sera peut-être la résultante de la fuite en avant de l'adversaire qui ne sachant pas maitriser ce coup préférera frapper très fort. Un point gagné de cette façon ne signifie pas nécessairement que ce joueur sera en mesure de réaliser un coup droit identique à chaque fois.

Dans le système français avec le classement progressif, il arrive qu'on puisse se retrouver face à des joueurs beaucoup plus forts parce qu'ils font peu de matches et qu'ils ont un sous-classement. Autant alors essayer de se faire plaisir parce qu'il n'existe pas vraiment de solutions. En revanche, la plupart du temps, les joueurs que l'on rencontre sont à notre portée. Dans ce cas-là, si cet adversaire joue de manière incroyable et nous explose, c'est qu'il y a un problème de votre côté. Il faut soit trouver son point faible sur le plan technique soit le faire craquer physiquement sur la longueur en le faisant courir.

Il arrive également que des joueurs jouent très bien mais aient du mal à conclure un match. En cas de signes de doute de leur part, il faudra être bien présent à ce moment là pour en profiter. On doit aussi se dire que si le joueur était si fort que ça, il ne serait pas à ce classement, et qu'il doit donc avoir un défaut dans sa cuirasse quelque part.

C'est toujours en fonction de sa maitrise propre qu'on doit agir. Dans un premier temps quand on aborde un match, la première option doit être par conséquent avant tout d'utiliser ses points forts et de moins tenir compte des points faibles de l'adversaire. C'est seulement si ça ne marche pas et que je suis mené que je les recherche.