Makis Chamalidis - Publié le 12/04/2014

L'importance de la préparation mentale au tennis

L'approche mentale au tennis est essentielle, encore faut-il en avoir une ! Il y a encore trop de joueurs qui pensent que talent et expérience suffisent, y compris associés parfois à leur propre superstition. On n'est pas forcément la même personne dans la vie et en match: un individu va ainsi éventuellement être très gentil au quotidien et ne rien lâcher dans un match. Pour passer de l'un à l'autre il faut se conditionner.

Ce n'est pas parce que je me suis bien échauffé physiquement que je vais faire un bon début de match. C'est pour ça qu'il faut se reconnecter, ni trop tôt ni trop tard, avec son côté intuitif, ses points forts. Je ne peux pas commencer les mains dans les poches, il me faut suivre une certaine forme de routine, qui a du sens pour moi, qui va me faire penser que je vais bien débuter.

Mettre des mots sur les notions de base

Il est très rare qu'un joueur fasse un match plein du début jusqu'à la fin. C'est normal qu'à un moment donné il doute, ait des pensées parasites. En revanche ce qu'il peut faire mentalement c'est réduire ces moments de crise, qu'ils ne durent pas trois jeux mais dix secondes. Et ça c'est quelque chose qu'on peut apprendre, en restant dans le moment, en se ressourçant assez rapidement entre deux points, entre deux jeux, lors d'un changement de côté. Mais tout le monde ne l'a pas encore compris.

On a beaucoup tendance en milieu sportif à utiliser quelques grandes notions: le mental, la pression, la confiance, le stress, la motivation. Mais on ne va jamais vraiment les définir, ou les décortiquer. Notre rôle c'est de définir ce que cela signifie quand on dit "concentre-toi" par exemple. Un joueur peut progresser mentalement parce qu'à l'entrainement il va être plus intense, plus concentré, et en match va mieux gérer ses émotions.

Aller au plus précis pour mieux progresser

Progresser mentalement recouvre beaucoup de choses. Est-ce que c'est prioritairement sur la motivation, la concentration, la confiance, les émotions? Finalement l'hypothèse de base c'est d'affirmer que plus on est précis dans les mots qu'on utilise pour parler du mental, plus on a de chance de toucher des choses concrètes. Et dans un deuxième temps d'ailleurs être précis sur cet aspect mental amène à l'être dans dans son geste sur le court.

Aujourd'hui il y a très peu de joueurs de haut niveau qui n'ont jamais eu recours à la préparation mentale. Le premier préparateur mental c'est l'entraineur, parce qu'il intervient quotidiennement sur cette dimension là. Souvent c'est lui qui va demander de l'aide, soit pour lui-même soit pour le joueur. Encore faut-il être ouvert, accepter qu'il puisse y avoir un autre intervenant à ce sujet.

Les entraineurs évoluent, passent des caps, comme tout le monde. Ils avaient mis aussi du temps à intégrer la préparation physique. On ne peut pas tout chambouler d'un jour à l'autre mais une fois que la préparation physique a été établie, on a vu que les joueurs étaient mieux préparés. Pour certains, cela ne marchait toujours pas et on a commencé à réaliser que le mental pouvait aussi se travailler. Désormais, et c'est une bonne chose, il y a plusieurs méthodes, plusieurs approches pour y parvenir.